
Les troubles du sommeil ne relèvent pas toujours du stress ou d’une mauvaise hygiène de vie. Quand l’insomnie devient chronique, que les cauchemars se répètent et que les paralysies nocturnes s’installent, la cause peut parfois être ailleurs. Certains signes pointent vers une origine spirituelle, reconnue par la Sunna, et qu’il ne faut pas négliger.
En tant que praticien de la roqya légiférée, je vous partage dans cet article les repères clairs pour comprendre ces phénomènes, les replacer dans une perspective islamique authentique, et vous orienter vers des solutions concrètes, sûres et conformes à la révélation.

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Quels signes doivent vous alerter ?
Toutes les nuits ne se ressemblent pas. Mais quand le malaise devient régulier, et que le repos semble impossible malgré tous les efforts, il faut s’interroger. Ce n’est pas une simple fatigue passagère. Dans certains cas, le sommeil devient un champ de tension spirituelle.
Les premiers signes à surveiller sont les cauchemars récurrents. Des rêves où l’on se sent pourchassé, oppressé, où l’on voit des serpents, des chiens, ou des êtres sans visage. Ces scènes ne sont pas anodines, surtout lorsqu’elles laissent une sensation persistante de peur au réveil.
Le Prophète ﷺ a dit :

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« الرُّؤْيَا الصَّالِحَةُ مِنَ اللَّهِ، وَالْحُلُمُ مِنَ الشَّيْطَانِ »
Ar-ru’yā aṣ-ṣāliḥa min Allāh, wal-ḥulmu mina ash-Shayṭān
« Le bon rêve vient d’Allah, et le cauchemar vient du Shayṭān. »
(Sahîh al-Bukhârî, 6985 – Sahîh Muslim, 2261)
Il a également enseigné à celui qui voit un cauchemar de cracher à sec trois fois sur sa gauche, de chercher protection auprès d’Allah sans en parler à personne :
« فَإِذَا رَأَى أَحَدُكُمْ مَا يَكْرَهُ، فَلْيَنْفُثْ عَنْ يَسَارِهِ ثَلاَثًا، وَلْيَتَعَوَّذْ بِاللَّهِ مِنَ الشَّيْطَانِ، فَإِنَّهَا لَنْ تَضُرَّهُ »
Fa idhā ra’ā aḥadukum mā yakrah, fal-yanfuth ‘an yasārihi thalāthan, wal-yata‘awwadh billāhi mina ash-Shayṭān, fa innahā lan taḍurruh
« Qu’il souffle trois fois à sa gauche, qu’il se réfugie auprès d’Allah contre le Shayṭān, et cela ne lui nuira pas. »
(Sahîh Muslim, 2261)
Autre signe : les réveils nocturnes soudains, souvent à heure fixe, avec une sensation d’angoisse, de peur, ou parfois de tristesse profonde. Certains se réveillent chaque nuit entre 2h et 4h, comme appelés sans raison apparente. D’autres perçoivent des bruits, des ombres, ou une présence invisible dans leur chambre.
Enfin, la paralysie du sommeil — état de conscience sans pouvoir bouger, souvent accompagné d’une pression sur la poitrine — est un phénomène bien documenté par les médecins. Mais dans de nombreux cas, ce symptôme revient chez ceux qui souffrent d’atteintes spirituelles comme le sihr (sorcellerie) ou le mass (possession par un djinn).
Ces manifestations, lorsqu’elles se répètent, doivent être prises au sérieux. Elles peuvent être des signes d’une ouverture spirituelle non protégée, que seule la Sunna permet de refermer.
Que dit la Sunna sur les atteintes nocturnes liées au monde invisible (Djinns) ?
Le sommeil n’est pas un simple processus biologique. Il est une forme de soumission à Allah, où l’âme quitte temporairement le corps. Allah dit :
« اللَّهُ يَتَوَفَّى الْأَنفُسَ حِينَ مَوْتِهَا وَالَّتِي لَمْ تَمُتْ فِي مَنَامِهَا »
Allāhu yatawaffā al-anfusa ḥīna mawtihā wa allātī lam tamut fī manāmihā
« Allah reçoit les âmes au moment de leur mort, et celles qui ne sont pas mortes, Il les reçoit pendant leur sommeil. »
(Sourate Az-Zumar, 39:42)
C’est durant cette phase que les djinns peuvent intervenir, surtout lorsque la personne néglige les protections légiférées.
Le Prophète ﷺ a dit à propos de Ayat al-Kursi :
« مَنْ قَرَأَ آيَةَ الْكُرْسِيِّ عِندَ مَنَامِهِ، لَا يَزَالُ عَلَيْهِ مِنَ اللَّهِ حَافِظٌ، وَلَا يَقْرَبُهُ شَيْطَانٌ حَتَّى يُصْبِحَ »
Man qara’a Āyat al-Kursī ‘inda manāmihi, lā yazālu ‘alayhi mina Allāhi ḥāfiẓ, wa lā yaqrabuhu Shayṭān ḥattā yuṣbiḥ
« Celui qui lit Ayat al-Kursi avant de dormir, un gardien d’Allah reste auprès de lui, et aucun démon ne l’approche jusqu’au matin. »
(Sahîh al-Bukhârî, 2311)
Il lisait également les trois dernières sourates chaque nuit, les soufflait dans ses mains, et les passait sur son corps. Et il recommandait de réciter :
« بِاسْمِكَ اللَّهُمَّ أَمُوتُ وَأَحْيَا »
Bismika Allāhumma amūtu wa aḥyā
« En Ton Nom, ô Allah, je meurs et je vis. »
(Sahîh al-Bukhârî, 6324)
Ces pratiques ne sont pas symboliques. Elles sont réelles et puissantes. Elles repoussent ce que les yeux ne voient pas. C’est la vraie protection nocturne, celle du croyant qui s’endort en confiant son âme à son Seigneur.
Roqya et troubles du sommeil : quand consulter ? Quand agir seul ?

Il n’est pas toujours nécessaire de consulter un raqi. Dans la majorité des cas, la roqya personnelle, pratiquée avec sincérité et régularité, suffit. En appliquant la protection nocturne comme enseignée dans la Sunna, en récitant al-Baqarah à la maison, et en maintenant une pratique religieuse solide, beaucoup de troubles disparaissent d’eux-mêmes.
Mais si les symptômes s’aggravent, si le sommeil est totalement perturbé pendant plusieurs nuits, si les cauchemars deviennent violents, si des blessures apparaissent au réveil, ou si des signes anormaux s’accumulent (cris nocturnes, sensations de suffocation, perte de contrôle), alors il faut consulter un praticien fiable, qui respecte les règles strictes de la roqya légiférée.
Ni panique, ni déni. La roqya n’est pas une solution magique, mais un outil issu du Coran et de la Sunna, qui a fait ses preuves depuis des siècles. Vous pouvez aussi faire la roqya vous-mêmes.
Pourquoi les djinns ciblent-ils le sommeil du croyant ?
Le sommeil est l’un des rares moments où l’être humain est totalement vulnérable. L’âme quitte partiellement le corps, le regard du dormeur est absent, ses gestes sont coupés du monde. C’est un moment où le Shayṭān et les djinns trouvent une ouverture, surtout si les protections ont été négligées.
Le Prophète ﷺ a dit :
« إن الشيطان يجري من ابن آدم مجرى الدم »
Inna ash-Shayṭān yajrī min ibn Ādam majra ad-dam
« Le Shayṭān circule dans le fils d’Adam comme le sang dans les veines. »
(Sahîh al-Bukhârî et Muslim)
Ce hadith suffit à montrer à quel point la proximité du diable peut être réelle, surtout lorsque les barrières spirituelles sont absentes. L’homme qui dort sans dhikr, sans ablution, sans protection, laisse sa maison ouverte à ce qui ne demande pas la permission pour entrer.
Beaucoup de cas de sihr (sorcellerie), de mass (possession), ou même de mauvais œil se déclenchent ou s’aggravent pendant le sommeil. Ce n’est pas un hasard. Les djinns sont attirés par le désordre, la négligence religieuse, et surtout par les corps abandonnés à eux-mêmes. Voilà pourquoi la protection nocturne est une obligation spirituelle, et non un détail.
Conclusion :
Dormir est un acte d’adoration quand on s’y prépare comme le Prophète ﷺ l’a montré. Le cœur apaisé, la langue dans le dhikr, l’âme remise à Allah. Mais si ces protections sont délaissées, le sommeil devient un terrain fragile, exposé à ce que les yeux ne voient pas.
Ne laissez pas le Shayṭān entrer là où la parole d’Allah devait être récitée. Appliquez la Sunna chaque soir, avec constance. Et si les signes persistent, n’hésitez pas à demander de l’aide, dans les règles, loin des charlatans et des superstitions.
Un croyant qui dort en invoquant Allah dort sous Sa protection. Et aucune créature, visible ou invisible, ne peut pénétrer cette barrière.
FAQ – Roqya et troubles du sommeil en Islam
Est-ce que tous les cauchemars viennent du Shayṭān ?
Pas tous. Le Prophète ﷺ a distingué trois types de rêves : ceux qui viennent d’Allah (bons rêves), ceux issus du subconscient, et ceux provoqués par le Shayṭān. Lorsqu’un rêve est effrayant, oppressant ou perturbant, il s’agit très probablement d’un rêve shayṭānique, surtout s’il se répète ou provoque une peur persistante au réveil. Dans ce cas, la Sunna recommande de cracher trois fois à gauche, de chercher refuge auprès d’Allah, et de ne pas en parler.
La paralysie du sommeil est-elle une attaque spirituelle ?
Pas toujours, mais elle peut l’être. D’un point de vue médical, la paralysie du sommeil est un phénomène temporaire. Mais lorsqu’elle s’accompagne de symptômes comme une oppression sur la poitrine, des présences ressenties, ou des cauchemars fréquents, elle peut être liée à une atteinte invisible (mass, sihr…). Dans ce cas, la roqya personnelle avec Ayat al-Kursi, les adhkār du soir, et la sourate al-Baqarah est fortement recommandée.
Comment savoir si mes troubles du sommeil sont liés à un djinn ?
Aucun raqi sérieux ne pose un diagnostic sans observation. Mais plusieurs signes peuvent alerter : cauchemars persistants avec les mêmes symboles, sensation de présence ou de peur intense sans raison, réveils brutaux chaque nuit à la même heure, paralysies récurrentes, fatigue inexpliquée malgré un sommeil complet. Si ces signes s’accumulent malgré une bonne hygiène de vie, il faut envisager une cause spirituelle.
Peut-on faire une roqya du sommeil seul, chez soi ?
Oui, et c’est même la première étape recommandée. Il s’agit de réciter régulièrement Ayat al-Kursi, les trois sourates protectrices (al-Ikhlāṣ, al-Falaq, an-Nās), les deux derniers versets de la sourate al-Baqarah, et de s’endormir avec le dhikr enseigné par le Prophète ﷺ. Cette roqya personnelle est simple, légiférée, et efficace si elle est faite avec constance et sincérité.
Est-il utile de réciter la sourate al-Baqarah à la maison en cas de troubles nocturnes ?
Oui. Le Prophète ﷺ a dit que le Shayṭān fuit la maison dans laquelle est récitée la sourate al-Baqarah. Sa lecture régulière (au moins tous les 3 jours) est un moyen puissant de purifier le lieu, de rétablir la barrière spirituelle, et de faire fuir les nuisances invisibles qui pourraient perturber le sommeil. Elle doit être récitée à voix audible, avec concentration.
